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« Le Gendarme agit comme il s’entraîne. Il doit donc s’entraîner comme il veut agir ».

Vie des Promotions

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23/05/2022

Le CNFEG, dont les légendaires citations ornent les murs de « St Astier », a accueilli en janvier 2022 la promotion GDI MOREL pour un stage de commandement en Intervention Professionnelle. 4 semaines pour acquérir les fondamentaux de Moniteur, dans les domaines de la Maîtrise de l’Adversaire avec et sans Arme, ainsi qu’en Techniques d’Investigation.

Entretien avec le SLT Arthur Harmey (OG Semi-Direct), classé major de ce « MIP Officier ».


LE TRÈFLE : mon Lieutenant, issu du recrutement semi-direct, vous avez également un parcours en droit privé avant de rejoindre l’Arme. Quel fut votre cheminement académique avant de franchir les portes de la Gendarmerie ?

Après une bi-licence en droit-histoire à Orléans, j’ai complété mon cursus par un Master 1 en Science Criminelle à l’Université de Paris X Nanterre puis par un Master 2 en droit des Contrats et de la Concurrence à l’Université de Versailles St Quentin. A l’instar de la plupart de mes camarades « OG Universitaires », j’ai donc un profil de juriste et ai d’ailleurs présenté le concours correspondant. En 2012, le dernier candidat admis me précédait … d’une petite place ; quel clin d’œil de la vie de le retrouver aujourd’hui à l’EOGN parmi nos cadres, comme Capitaine !


LE TRÈFLE : en 2013, vous intégrez l’ESOG de Montluçon. Pourquoi ?

J’ai toujours voulu être gendarme et étais d’ailleurs réserviste à l’ERGM d’Orléans, alors que la réserve opérationnelle en Mobile existait encore. 

Après une brève expérience d’enseignant en droit, l’ESOG était un chemin évident pour intégrer l’Arme et c’est ainsi qu’en 2014, je rejoins l’EGM 19/5 de Roannes. Au Peloton d’Intervention, j’y ai vécu durant 5 ans des expériences fortes comme le permet la Mobile : les ZAD de Notre Dame des Landes et de Bures, les traditionnelles missions Harpie et Corse, les Gilets jaunes bien sûr …

En 2020, poursuivant l’objectif de servir comme Officier, j’ai l’honneur d’être reçu 3ème au concours OG Semi – Direct. Une belle « revanche » 6-7 ans après mes 1ères tentatives. « Tout vient à point qui sait attendre » certes, si l’on s’en donne les moyens avec détermination ...


LE TRÈFLE : en janvier 2022, votre promotion rejoint le CNEFG pour un mois afin de suivre un stage de formation au Commandement en Intervention Professionnelle. Précédemment équipier en PI, vous connaissez St Astier ; dans quel état d’esprit abordez-vous alors le stage ?

Le MIP et le Diplôme d’Arme sont les 2 graals pour le jeune Mobile que je fus. Même si mes années de PI me permettaient d’aborder le stage en confiance, je restais dans l’inconnu des attendus ce fameux « MIP Officier ». Et je peux désormais témoigner que le dénigrement dont cette formule de MIP « adapté » fait parfois l’objet n’est pas méritée ; car, même pour les profils expérimentés, elle est une véritable occasion de gagner en robustesse sur les fondamentaux.

Pour ma part, j’ai pu franchir un cap en Maîtrise de l’adversaire avec Arme, grâce à un travail technique très fin conduit par de véritables experts issus des meilleures unités d’Intervention Spécialisée. Tout reprendre à zéro, dès la tenue de l’arme, est un luxe que le rythme de la vie en unité ne nous permet pas.

D’autre part, loin d’idées reçues, les officiers-élèves passent tour à tour plastron, équipier, chef de détachement ; ceci pour d’évidentes raisons logistiques liées au nombre que nous sommes mais aussi car cela nous permet d’expérimenter ce qu’accomplirons nos propres personnels. Si l’on veut bien en tirer des enseignements, il est évident que le bénéfice est immense ….

Enfin, dans l’ensemble des composantes de l’IP, j’ai remarqué de nombreuses adaptations de doctrine rendant les techniques plus simples, plus accessibles à des personnels en unité ayant peu de temps pour apprendre : les nouvelles techniques de résolution d’incident de tir ou de passage d’ouverture par exemple ne perdent rien efficacité et pourront clairement être plus facilement enseignées par les MIP que nous sommes désormais. Ce pragmatisme me semble faire l’unanimité.


LE TRÈFLE : sentez-vous les officiers - élèves mieux outillés, forts de ce stage ?

Même si rien ne remplacera l’expérience, cela donne ou renforce des bases essentielles pour travailler en sécurité. C’est là l’une des clés et c’est sans doute pour cela que l’Arme consacre d’énormes moyens à ce stage, quelque soient nos dominantes : si le contexte l’exige, le Gendarme doit être prêt à donner sa vie certes, mais il ne cherche pas pour autant à se mettre inutilement en danger …. ni lui ni ses personnels. 

La « réussite de la mission » assurément, mais pas à n’importe quel prix ; et la réussite de l’officier c’est aussi de ramener tout le monde à l’unité.


LE TRÈFLE : vous terminez ce stage Major de la promotion. Comment comptez-vous faire fructifier cette expérience lorsque vous prendrez votre 1er commandement en août 2022 ?

Après plusieurs années de Gendarmerie Mobile, je rejoindrai « la Blanche », où le challenge comme officier est très fort. Finalement, je commence un double « nouveau job » : une nouvelle subdivision d’Arme, de nouvelles responsabilités et pas des moindres.

On le sait bien, « l’inter’ de tous les jours », ce sont les gendarmes départementaux qui la vivent. Les primo – intervenants, ce sont eux et c’est donc là que l’IP doit diffuser, loin de l’image de « gros bras de l’inter’ » qu’on peut avoir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si toute la promotion « Officier de Gendarmerie » doit suivre ce stage, non pas les seuls candidats aux PSIG, aux unités IS ou à la Mobile.

Je sais bien que la liste des missions en brigade est infinie, pour le CDU comme pour les personnels ; sanctuariser du temps pour l’instruction et s’impliquer personnellement dedans comme Moniteur sera donc un vrai choix, sera du temps volontairement pris sur 1000 autres choses nécessairement urgentes. 

Mais c’est un brevet qui nous oblige, notamment en unités GD où la part de moniteurs est encore trop faible. 

Cela étant, je ne suis pas naïf ; il est évident que les 4h hebdomadaires d’instruction sont une aimable vue de l’esprit : je privilégierai donc des formats flash, courts mais continus. Un contrôle VL efficace, ça peut aussi se travailler par petites touches de 20 minutes avec les PAM 2 !


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