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« EGIDE 2024 » : les officiers-élèves de l’EOGN à l’épreuve du terrain

Vie de l'Académie Militaire

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25/05/2024

Du 3 au 5 mai 2024, s’est déroulé l’exercice interarmées, inter-services et interalliés EGIDE, rassemblant près de 800 participants, à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), à Melun. Durant 48 heures, sans interruption, 190 officiers-élèves du 1er groupement de l’EOGN ont été confrontés à une série de mises en situation, les exerçant tant sur leurs compétences techniques que sur leur leadership.

Chaque année, depuis trois ans, EGIDE, exercice grandeur nature de restitution opérationnelle, permet aux officiers-élèves de mettre en pratique les connaissances qu’ils ont acquises durant leurs deux années de formation à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN). « Dans quelques semaines, nos officiers, en formation depuis deux ans à l’EOGN, vont prendre le commandement d’unités opérationnelles sur le terrain. Le but de l’exercice est de leur permettre de restituer les gestes opérationnels qu’ils ont appris durant ces deux années, dans des mises en situation en terrain libre », explique le général de division Laurent Bitouzet, commandant de l’EOGN.

L’exercice EGIDE constitue une synthèse de la formation professionnelle des officiers-élèves des dominantes « Sécurité publique générale » (SPG), « Maintien de l’ordre » (M.O.), « Sécurité des mobilités » (SECMOB) et « Police judiciaire » (P.J.). Avec 800 femmes et hommes mobilisés, l’édition 2024 établit un nouveau standard en matière d’organisation logistique et de participation.

Pour les besoins de cette manœuvre, de nombreuses unités participaient à l’exercice : 190 officiers-élèves et 100 élèves-officiers des 1er et 2e groupements de l’EOGN, 250 élèves-gendarmes des Écoles de sous-officier de gendarmerie (ESOG) de Dijon et de Chaumont, 200 élèves-officiers du 3e bataillon de l’École spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr, des officiers-élèves OCTA (Officiers du corps technique et administratif), des élèves-officiers de l’École du commissariat des armées (ECA), ainsi que des camarades de la Guardia civil (Espagne), des Carabiniers (Italie) et de la Garde nationale républicaine (Portugal).

Une mission parallèle d'infiltration

En parallèle des mises en situation, les élèves-officiers du 3e bataillon de l’ESM de Saint-Cyr avaient pour mission de s’infiltrer à pied en suivant un axe Sud/Nord dans la zone de manœuvre, sans se faire déceler par le dispositif de contrôle de zone mis en place par la gendarmerie. Cet exercice constituait un « raid évasion » pour les élèves du 3e bataillon de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, nécessitant engagement personnel et rusticité.

En renfort des unités présentes, plusieurs moyens étaient engagés dans le dispositif : deux hélicoptères EC145 et EC135 des Forces aériennes de gendarmerie (FAG), deux Véhicules d'intervention polyvalents de la gendarmerie (VIPG) Centaure du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), quatre embarcations du Commandement de la gendarmerie des voies navigables (CGVN), un Peloton d’intervention de la garde républicaine (PIGR), deux escouades à cheval de la Garde républicaine (G.R.), des drones, des équipes cynophiles, ainsi que la Gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (GSAN).

Sur les routes de Seine-et-Marne, les officiers-élèves veillent à la sécurité des mobilités


Un bus transportant douze personnes effectue une sortie de route à la suite d’une manœuvre pour éviter un Véhicule léger (V.L.). Le conducteur du V.L. en cause prend aussitôt la fuite. Plusieurs passagers du bus sont en état de choc et quatre d'entre eux sont blessés. Un passager âgé a disparu à la suite de l'accident.

Les officiers-élèves arrivent sur les lieux et mettent en place un dispositif de secours. Ils sécurisent la zone et gèrent le trafic perturbé par l'accident, en coopération avec les pompiers, prenant en charge les blessés. La priorité est de retrouver le passager âgé ayant disparu. Les officiers-élèves mettent en place un dispositif de recherche comprenant des patrouilles motocyclistes et pédestres autour de la zone de disparition. Leur travail d’équipe et leur réactivité leur permettent de rapidement retrouver la personne disparue, ce qui marque la fin de l’intervention.

Mystère en forêt, les futurs enquêteurs de la dominante police judiciaire sur la piste


Un promeneur alerte la gendarmerie après avoir découvert un cadavre en forêt de Fontainebleau. La brigade territoriale de Nangis se rend sur place et réalise un gel des lieux en attendant l'arrivée des Techniciens en identification criminelle (TIC). Ces derniers arrivent et délimitent la zone autour du corps. Ils effectuent les premières constatations et remarquent des traces sur les poignets de la victime, un homme d'une trentaine d'années. Le médecin du SAMU confirme le décès par étouffement.

La Brigade de recherches (B.R.), composée d'officiers-élèves de la dominante police judiciaire, arrive sur les lieux. Ils prennent en charge l'enquête, discutent avec les autres acteurs présents (brigade, TIC) et échangent des informations. Les officiers-élèves rédigent les premiers procès-verbaux de constatations et commencent à retracer les événements pour comprendre les circonstances du décès.

De la rave party au blocage d’un rond-point, les gendarmes de la sécurité publique générale en première ligne


Une rave party illégale a rassemblé des dizaines de personnes dans un endroit isolé. Alertés par les riverains inquiets, les officiers-élèves de la dominante SPG arrivent sur les lieux. Face à la situation tendue, les gendarmes optent pour une approche prudente et diplomatique.

Ils identifient les meneurs et engagent le dialogue pour comprendre les motivations et tenter de calmer les ardeurs de certains participants. Grâce à une intervention ferme, mais mesurée, les officiers-élèves parviennent à désamorcer certains foyers de violence et à ramener le calme. La rave party est rapidement dispersée et les participants quittent les lieux pacifiquement.

Rôle d'un gendarme départemental

Les gendarmes départementaux sont les premiers intervenants sur toutes les missions du quotidien : accidents de la circulation, cambriolages, recherche de personne disparue, constatation de délits voire de crimes… Le sous-lieutenant Fabien, appartenant à la dominante SPG explique : « Le gendarme départemental intervient sur n’importe quelle situation et essaye de s’adapter en prenant des situations en cours et en demandant des renforts si besoin, c’est lui qui traite les interventions du quotidien ».

En cas de situation complexe, les officiers-élèves se tiennent prêts à rétablir l’ordre


Un groupe de manifestants a bloqué un rond-point, provoquant des perturbations importantes du trafic. Les officiers-élèves de la dominante SPG, premiers intervenants sur les lieux, ont réussi à négocier avec les manifestants pour trouver une solution pacifique et permettre la reprise de la circulation. Cependant, les contestataires sont bien décidés à poursuivre la manifestation et la situation devient complexe à gérer.

Le contexte s’envenime et des situations de violence surviennent. Les officiers-élèves de la dominante M.O. interviennent pour protéger les personnes et les biens, utilisant des moyens de protection individuelle et des techniques de maintien de l’ordre pour maîtriser les individus violents et disperser les manifestants. Ils travaillent en étroite collaboration avec les autorités civiles pour garantir le bon déroulement des opérations de maintien de l’ordre.

Une expérience riche en apprentissages

EGIDE 2024, exercice d’envergure qui a réuni 800 participants, a permis aux futurs officiers de se perfectionner dans des domaines essentiels à leur métier. Selon le commandant de l’EOGN, c’est un moyen de « réaliser des exercices au plus près des situations réelles avec le renfort de l’ensemble des capacités opérationnelles interarmées » et de « tester le matériel technique de la gendarmerie ». L’exercice a été une expérience riche en enseignements pour ces futurs chefs opérationnels, leur permettant de tester leurs compétences dans tous les domaines opérationnels de la gendarmerie et d’exprimer leur capacité à commander.


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