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4L Trophy 2024 : deux gendarmes à l’assaut du désert marocain

Vie des Promotions

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13/04/2024

Une histoire d'aujourd'hui, racontée par les co-explorateurs et recueillie par Hélène THIN, de GendInfo


(Publié le 17 mars 2024)

Sirio et Thomas, officiers élèves à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), ont participé cette année à la 27e édition du 4L Trophy, une course de 6000 kilomètres reliant Biarritz à Marrakech. Bien plus qu’un simple défi sportif, ce rallye est également une aventure humaine et solidaire.

L’envie de participer au 4L Trophy germait dans leur esprit depuis quelques années déjà. C’est donc tout naturellement que les lieutenants Sirio et Thomas, officiers élèves de la promotion Connétable Bertrand du Guesclin de l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), ont décidé de se lancer ensemble dans ce projet aussi atypique qu’audacieux. Un défi qui prend forme dès avril 2023, avec l’acquisition par les deux jeunes gendarmes d’une vieille Renault 4L dénichée sur un site d’e-commerce, auprès d’un vendeur bordelais, qui, après avoir été tenté par l’aventure du 4L Trophy, avait fini par y renoncer. Mis en circulation en 1987, le véhicule présente quelques failles d’ordre structurel. Les réparations n’effraient pourtant pas les deux militaires, tous deux détenteurs d’un diplôme d’ingénieur en mécanique, avec même « spécialité automobile » pour Sirio.

« La remise en état du châssis, perforé par la rouille, a nécessité de gros travaux de soudure. Nous avons ensuite intégré un peu d’électronique, avant d’entreprendre la transformation esthétique du véhicule, à laquelle nous avons porté un soin particulier. Nous avions en effet à cœur de représenter au mieux la gendarmerie et l’EOGN », relate Thomas.

En parallèle, l’équipage se lance dans une campagne de levée de fonds, afin de réunir la somme nécessaire au financement de la course. Là encore, Sirio et Thomas ne ménagent pas leurs efforts, et parviennent à collecter 11 000 euros.
Avant le départ, les deux officiers élèves rassemblent également des denrées alimentaires au profit de la Croix-Rouge française, ainsi que du matériel sportif et scolaire destiné aux enfants marocains défavorisés. Car le 4L Trophy est aussi une aventure humanitaire, ayant suscité un bel élan de solidarité, comme en témoignent les nombreux dons recueillis.
Après avoir débuté leur vie professionnelle dans le secteur privé, Sirio et Thomas ont rejoint la gendarmerie avec l’envie d’exercer un métier fondé sur des valeurs d’entraide et d’humanité. Aussi, la dimension solidaire du raid revêt elle pour eux une signification toute particulière.
C’est donc au volant d’une voiture bien remplie, parée des couleurs de la gendarmerie, qu’ils franchissent les grilles de l’EOGN, et quittent Melun, au matin du 13 février. Direction Biarritz, point de départ de la course.

Un challenge sportif, des rencontres enrichissantes … et quelques embûches

Le 15 février, l’équipage entreprend la traversée de l’Espagne en direction d’Algésiras, à l’extrême sud, d’où il prendra le ferry pour traverser le détroit de Gibraltar, et rejoindre la ville marocaine de Tanger. Premier incident à hauteur de Salamanque, au nord-ouest de Madrid, où se déclare une fuite d’huile moteur. Le binôme roulera ainsi jusqu’à Boulajoul, au Maroc, où se trouve son premier bivouac. C’est ici, seulement, qu’il pourra effectuer la réparation, avec l’aide de mécaniciens bénévoles présents sur le campement. Un camion-citerne, affrété sur le bivouac, permet également le ravitaillement en essence des véhicules. Sur le plateau du moyen Atlas, situé à 1 600 mètres d’altitude, et bordé de reliefs enneigés, les nuits sont particulièrement fraîches. Mais l’ambiance et l’esprit de solidarité qui règnent sur le camp réchauffent les cœurs. Après un réveil matinal, Sirio et Thomas reprennent le volant en direction de Merzouga, étape emblématique du rallye. Les équipages y délesteront leur véhicule des nombreux dons, collectés à l’EOGN avant le départ, au bénéfice de l'association Enfants du désert, avant de poursuivre la course.

Les deux militaires pénètrent dans le désert marocain, munis d’un simple carnet de route et d’une boussole en guise de GPS. C’est alors que survient une nouvelle déconvenue, liée à la casse d’un amortisseur provoquée par une pierre. Cette fois-ci, la réparation de la pièce défectueuse s’effectuera en plein désert, grâce au concours bienveillant d’un équipage concurrent. « Nous n’avions pas d’amortisseur de rechange. Par chance, d’autres participants ont accepté de nous dépanner, et nous avons pu reprendre la course », raconte Thomas. À leur tour, les deux gendarmes prêteront main forte à d’autres équipages tout au long du rallye, l’altitude mettant à rude épreuve les moteurs des vieilles 4L.
Jamais deux sans trois, comme l’indique l’adage. Sur la fin de la course, le carburateur obstrué par le sable donne du fil à retordre à notre binôme. L’aventure s’achève par l’étape phare du rallye, celle du marathon. Durant quarante-huit heures, les participants évoluent librement dans le désert, bivouaquant en totale autonomie, sans aucun apport logistique.

Le 23 février, Sirio et Thomas atteignent la ville de Marrakech, où ils franchissent la ligne d’arrivée, non sans une certaine fierté. Parmi les 1 150 équipages présents au départ de la course, une centaine a déclaré forfait. 

Une aventure inoubliable

À l’heure du bilan, et malgré quelques péripéties, Sirio et Thomas ne retiennent de cette aventure que du positif. « Parcourir 6 000 kilomètres à bord d’une voiture vieille de près de quarante ans représente un incroyable challenge mécanique. À cela s’ajoutent le défi humanitaire, ainsi que les rencontres avec la population marocaine, dans des contrées reculées. Nous avons aussi traversé des endroits magnifiques, et découvert un Maroc authentique », retiennent les deux jeunes officiers de gendarmerie.

Face aux imprévus ayant jalonné l’aventure, ils ont démontré des facultés remarquables d’adaptation et de dépassement de soi, ainsi qu’une cohésion et une détermination sans faille, des valeurs fondamentales en gendarmerie. Le binôme a tenu à souligner le soutien précieux dont il a bénéficié, notamment lors de la phase préparatoire. « Le projet a suscité une formidable adhésion. Des sponsors privés aux membres de la gendarmerie, nombreux sont ceux à avoir pris part au projet, et participé à sa réussite : soutiens financiers, dons de fournitures au bénéfice des enfants, aide à l’aménagement ou à la décoration du véhicule… sans oublier le service communication de l’EOGN, qui nous a accompagnés tout au long de l’aventure afin de valoriser notre engagement. »
Et Thomas de compléter : « Nous nous sommes efforcés de porter haut les valeurs de la gendarmerie, notamment auprès des autres participants, âgés de 18  à 28 ans, avec lesquels nous avons pu échanger longuement, de manière informelle, sur les missions qui sont les nôtres.»  

Sirio et Thomas ont un souhait désormais : passer le flambeau à des officiers élèves de la promo suivante, et faire ainsi perdurer l’incroyable aventure. Encore couverte de traces de sable du désert, la Renault 4L, aujourd’hui parquée dans l’enceinte de l’EOGN, attend donc sagement que d’autres prennent la relève, dans l’espoir de réitérer l’exploit !


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