La France et les DROM-COM :
Les Outre-mer ou encore France ultramarine désigne les territoires français situés hors métropole, on parle aujourd’hui de DROM-COM (département et régions d’outre-mer et collectivités d’outre-mer).
Issus d’anciens empires coloniaux français, les territoires ultramarins sont situés sur le continent Américain, dans l’Atlantique, le Pacifique, l’Antarctique l’océan Indien. Avec une superficie terrestre d’environ 120 369 km2 et une population supérieure à 2,2 millions, ces territoires présentent des réalités culturelles et des enjeux très variés et souvent bien différents de ceux de la métropole.
Les premiers pas de la gendarmerie en Outre-mer :
La gendarmerie commence à s’implanter dans les outre-mer dès le XVIIIe avec les Antilles. En 1763, la Guadeloupe et la Martinique sont les premiers à recevoir une compagnie de Maréchaussée. En 1764, la Réunion se voit aussi octroyer sa compagnie.
Cependant, en 1766 les deux compagnies présentes aux Antilles sont supprimées, celles-ci jugées trop onéreuses à l’époque. Ce n’est qu’au XIXe que cette dernière fait son retour dans « les îles du vent ». À contrario, elle reste et évolue sans interruption sur l'île bourbon jusqu’à nos jours.
La gendarmerie est dite coloniale à l’époque, en effet, rares sont les gendarmes locaux. C’est en 1946 que la gendarmerie d’outre-mer se substitue à la gendarmerie coloniale. Son organisation se calque au modèle métropolitain, malgré les particularités que présente chaque territoire. Dans les années cinquante les gendarmeries de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane sont rassemblées pour former un détachement, puis un groupement et enfin une légion en 1959. La dissolution de la Légion Antilles-Guyane en 1999 entraîne la création de trois commandements de gendarmerie autonomes. Ce système se pérennise par la suite sur l’ensemble des DROM-COM.
Le CGOM (commandement de la gendarmerie d’outre-mer)
Implanté à Arcueil, il est l’état-major de la gendarmerie d’outre-mer. Il couvre les 10 commandements de gendarmerie (COMGEND) établis dans les DOM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion, La Polynésie française, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle Calédonie, Saint-Barthélemy et Saint-Martin).
La gendarmerie ultramarine compte plus de 4000 personnels dans ces territoires sans compter les différents détachements mobiles, avec des effectifs déplacés de plus en plus importants.
Des relations entachées par l’histoire coloniale
La gendarmerie fait aujourd’hui face à des problématiques extrêmement variées dans ses territoires d’outre-mer. Cette diversité est intimement liée aux particularités de chaque territoire, tant sur le plan géographique, économique, qu’historique. Les marques laissées dans les mémoires exercent encore une influence sur la tolérance des populations locales quant à la présence et à l’action des forces de l’ordre et particulièrement de la gendarmerie.
FOCUS : Mayotte
C’est au XIXe que la gendarmerie s’installe à Mayotte. Extrêmement présente sur le territoire, la population locale est globalement favorable à la présence et l’action des forces de l’ordre. Marquée par ses relations tumultueuses avec ses voisins comoriens, la population mahoraise voit encore aujourd’hui la présence de la gendarmerie sur le territoire comme une promesse de la République vers des temps paisibles et libres de toute oppression voisine.
Mahoraise et ayant vécu une grande partie de ma vie sur l’île, j’ai eu l’occasion de voir les actions de la gendarmerie en tant que force de l’ordre mais aussi de voir les gendarmes en tant qu’expatriés s’imprégnant des us et coutumes locaux.
Le bleu est très présent sur l’île aux parfums, cette tendance étant directement liée à l’augmentation exponentielle de la délinquance ces 10 dernières années.
Privilégiant de plus en plus la prévention, la gendarmerie s’efforce d’interagir un maximum avec la population et plus particulièrement des jeunes. Cette volonté se manifeste notamment à travers des interventions courantes dans les lycées mais aussi à travers la mise en place de certains dispositifs tel que les cadets de la république. Ces structures permettent de suivre les jeunes en décrochage scolaire et livrés à eux même, afin de leurs donner des perspectives autres que celles offertes par les gangs qui sévissent sur le territoire.
Les gendarmes n’agissent pas seulement en tant que bras armé de la république. En effet, les plus à l’aise auprès de la population et de la culture locale entreprennent des actions complètement altruistes, sur leurs temps personnels. Que ce soit à travers des associations sportives, de soutien scolaire ou de protection de l’environnement, beaucoup de gendarmes et familles de gendarmes aident et participent activement à la vie de l’île hippocampe.
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